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Perfection, déception, frustration, auto-dérision et autres trucs en ion…

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(source photo)

Je fais partie des gens qui veulent que tout soit parfait, enfin non je veux être parfaite, je ne m’autorise aucun défaut. Alors en ce moment que je ne suis pas sur le chemin que je me suis fixée, que mon corps et mon esprit font des leurs je peux vous dire que je n’aime pas ça. Alors forcément je suis déçue, déçue de moi, de ma relation avec moi même, et du coup je suis bourrée de frustration.

Je ne supporte pas de décevoir autrui, c’est comme si le fait de décevoir quelqu’un je me  plantais un couteau là en plein coeur, tu sais qu’on tourne et retourne pendant de longues heures, pour une mort bien lente et douloureuse, alors que je voudrais juste qu’on abrège mes souffrances. Donc, comme je peux avoir le sentiment de décevoir, je ne vais plus vers l’autre, je me renferme et donc ça fait une espèce de cercle vicieux, puisque comme je me renferme, je ne suis plus parfaite, donc je déçois donc je frustre (et je suis frustrée) etc… Du coup je fais beaucoup d’auto-dérision…

Mon psy me dit que je n’ai aucune bienveillance envers moi-même, que je ne m’autorise aucune erreur, que je suis très dure avec moi, que je ne me fais aucun cadeau, que je suis sous pression en permanence et que mon auto-dérision est une forme de protection, un armure que je me mets.  Je crois bien qu’il a raison, hier j’ai enfin admis auprès de quelqu’un qui est cher à mon coeur que je ne supportais pas de pouvoir le décevoir. Pour la première fois les mots étaient crachés là, comme si pendant 41 ans de ma vie j’ai toujours essayé d’être parfaite pour me faire aimer des gens, de mes parents, de tout le monde. Sauf que ça ne marche pas, mon comportement que je peux trouver parfait, peut être une vraie mine d’imperfections pour autrui… Et puis il y a les éternels insatisfaits aussi, ceux pour qui tu fais tout, tout ce qu’ils veulent, tu as beau faire tout comme ils demandent, tu peux te plier en 4 pour eux, ne voient rien, sont toujours à te critiquer, à te dénigrer. Je connais bien ça, et bizarrement je vais toujours plus loin pour être parfaite pour plaire à ces gens là, je me plie en 8, en 16, en 32 mais ça n’est jamais assez et j’en souffre.

Alors si je m’autorisais à faire des erreurs et que je puisse enfin les accepter, si je m’autorisais à ne pas vouloir être parfaite et d’arrêter d’être sous pression permanente à ma demande mais aussi à la demande des autres. Si je m’autorisais à me dire non tu n’as pas/plus la force de faire ça alors c’est pas grave, que tu ne veux plus être à la merci de gens qui m’entourent? Si le bonheur passait par l’autorisation et l’acceptation de ne pas/plus pouvoir et je suis sure qu’il y aurait bcp moins de déception et de frustration sans cette recherche permanente de cette (auto) perfection et puis si les gens n’acceptent pas celle qui a le droit à l’erreur qu’ils aillent voir ailleurs, qu’ils changent de direction….

23 réflexions au sujet de “Perfection, déception, frustration, auto-dérision et autres trucs en ion…”

  1. wahou et bien, c’est tout moi ça ! Je me suis longtemps sentie comme tu viens de l’écrire. Je sais de quoi ça vient. C’est  » a cause de ma grand-mère. Elle souhaitait tellement que j’ai la vie qu’elle aurait voulu avoir, qu’elle attendait beaucoup trop de moi. Comme je te l’écrivais l’autre jour, je suis aujourd’hui  » guérie  » mais il y a des jours où, je repars dans cette vision de moi. Hier, par exemple ça n’allait pas. Ma thérapeute de l’époque ma beaucoup aider a comprendre mais c’est un coach qui m’a permise de prendre confiance en moi et de m’aimer telle que je suis. Et les bouquins sur le développement personnel.

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  2. La recherche de la perfection pour être aimée des autres, j’en connais un rayon, tes mots me parlent Maud.
    J’ai toujours cherché à rentrer dans le moule bien fait que les autres avaient façonné pour moi. J’étais le modèle à suivre. Mes grands-parents m’avaient mis sur un piédestal – impossible de les décevoir. Je me suis longtemps niée, je ne me suis pas autorisée à vivre, j’ai remis en question la majeur partie de mes choix.
    Aujourd’hui, je lâche petit à petit. Je laisse couler. Je me rend compte que je ne dois rien à personne. J’ai beaucoup travaillé sur moi pour en arriver là et je sais que j’ai encore du chemin à faire…je m’attèle à la tâche chaque jour.

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    1. Je m’en suis prise plein la tête souvent chez moi, bcp moins bien que mes freres dixit les parents alors je me suis foutue une pression permanente. Et puis mercredi j’ai lâché le morceau en disant quoi que je fasse je ne serais jamais à la hauteur de ceux ci à tes yeux alors à quoi bon de continuer à me fatiguer pour vouloir être parfaite à tes yeux. (ça s’est suivi d’une belle engueulade)

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      1. Parfois une bonne engueulade ça remet les idées en place.
        Un jour m’a psy m’a dit « vous ne devez rien à vos parents ». Sur le moment et après tout ce qu’ils avaient fait pour moi, ça m’a paru complètement fou. Et puis avec le recul, je me suis dit que c’était vrai. Pour moi le but de la vie n’est pas d’être parfait (personne ne l’est), ni de coller à une image que les gens peuvent avoir de nous, mais bien de trouver sa place et d’être heureux.
        On en discutait hier justement…Le pire à entendre de la bouche de ses parents c’est « je suis déçu par toi ». Ça aussi j’arrive doucement à ne plus y prêter attention.
        Courage Maud, j’ai l’impression que tu es en train de détruire pour mieux reconstruire. C’est un lourd et long travail mais qui porte ses fruits.

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          1. C’est récent?
            Parfois l’autre a besoin de temps pour venir à bout de tout ça.
            Je ne sais pas dans ton cas. Moi ça m’est arrivé avec mes parents. On a mis des mois avant de reprendre un dialogue constructif. Bien sûr pour ça il faut une remise en question des deux côtés.

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            1. oui récent mais j’en ai ma claque de ne jamais être assez bien, de me faire critiquer car je suis angoissée, car je ne vais pas super bien, je fais mon max tout le temps pour tout le monde mais là je ne peux tout simplement plus….

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  3. « Advertising has us chasing cars and clothes, working jobs we hate so we can buy shit we don’t need. We’re the middle children of history, man. No purpose or place. We have no Great War. No Great Depression. Our Great War’s a spiritual war… our Great Depression is our lives. We’ve all been raised on television to believe that one day we’d all be millionaires, and movie gods, and rock stars. But we won’t. And we’re slowly learning that fact. And we’re very, very pissed off. » — Tyler Durden, 1999

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  4. Rapidement : La frustration est le moteur de l' »économie » contemporaine, de la « société de consommation » (je préfère dire « société de consumation », j’avais écrit un billet ainsi intitulé). Donc, puisqu’on ne sait pas y échapper (à moins d’aller vivre sur une île ou dans une ZAD), on est contaminés.
    Frustration, obsession de la perfection, peur d’être largué ou pris en défaut (FOMO, comme on dit maintenant, Fear Of Missing Out), tout ça est (en grande partie) la conséquence logique du monde qui nous entoure.
    Tu n’es pas seule Maud. Tu as sûrement des trucs singuliers qui te sont propres, mais sur beaucoup de choses, tu n’es pas seule.

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