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S’il suffisait d’aimer…

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Comme chantait Céline « j’ai beau tout donner tout n’est pas suffisant »…..  En effet j’ai beau aimer, j’ai l’impression que ce n’est pas suffisant. Hier soir j’ai dit « j’ai pas  envie de te perdre » et on m’a répondu « alors fait toi violence, trouve la volonté d’aller bien… La vie est belle » etc… Mais comment faire comprendre aux gens mes angoisses, comment leur faire comprendre que me secouer en ce moment c’est pas la solution adaptée?  Comment faire comprendre que je suis si fragile, que je ne suis plus malléable, que je me brise en 1000 morceaux à peu près chaque jour et que chaque jour je me reconstruis que ça me demande des efforts incommensurables.  

C’est un peu comme si j’étais une personne de sable et que chaque jour le vent me souffle fort dessus et que chaque jour, grain après grain, je me refaçonne. Je sais qu’on ne peut pas comprendre ces putains de crises d’angoisse quand on en a jamais vraiment eu. J’ai vécu des chagrins d’amour, j’ai vu comme ça faisait mal, mais il n’y avait pas vraiment  ce Tsunami en moi qui balayait chaque jour tous mes efforts. Je me suis relevée seule, par plusieurs fois, j’ai rien demandé, j’ai fait de longs silences pour ne pas avoir à demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Parfois j’aurais aimé qu’on lise en moi, qu’on me tende juste la main, qu’on m’écoute juste qu’on m’écoute pas qu’on me dise ça passera, que c’est que passager. Quand tu viens de perdre la personne que tu aimes tu t’en fous complet. Mais voilà j’ai vécu ça, je ne souhaite à personne de vivre un vrai chagrin d’amour, ça fait mal…

Quand va-t-on comprendre que ce putain de syndrome post-traumatique et les angoisses liées ne sont pas une question de volonté de s’en sortir? Que c’est mon inconscient qui agit car il a peur du danger? Je ne pense pas être quelqu’un qui manque de courage, de volonté…. J’ai démontré tous ces mois, que je voulais m’en sortir, mais c’est pas en un claquement de doigts que je peux le faire…. J’ai fait la demande qu’on m’aide, ça me coûte cher en temps, financièrement aussi mais je veux m’en sortir. Je ne veux pas être en permanence dans cet état léthargique que j’ai quand je me tape une méga crise d’angoisse, je ne me complait pas à être dans cet état.  J’aurais bien aimé me racheter un appareil photo plutôt que de payer un psy, j’aurais aimé me faire des plaisirs, j’ai une belle liste d’envies… Mais non je n’ai pas choisi la facilité….

Alors les « Fait toi violence » quand j’ai tendu la main pour adoucir une douleur il y a quelques semaines en arrière, j’ai du mal sans y voir de l’agressivité, un manque de compréhension de bienveillance à mon égard… Ca m’a même fait plutôt mal, , un peu comme si on me disait mais arrête tu le fais exprès….  Sérieusement j’aimerais épargner le monde entier de ressentir ces secousses intérieures  quand les angoisses se calment c’est ressentir comme des états de grâce. Chaque jour où je vis depuis ces quelques mois,  depuis que mon corps vit aux rythmes de ces angoisses de mes tremblements de terre internes, de mes tsunamis, je me lève, j’avance, j’essaie de me faire violence par moi même. Me livrer à quelqu’un comme je le fais avec mon psy, écrire ici alors que le regard extérieur peut-être tellement assassin, me débrouiller seule à gérer mes enfants et tout ce qui va autour c’est déjà montrer que je me fais violence. Si je ne me faisais pas violence j’aurais arrêté de me battre depuis longtemps, j’aurais choisi 1001 solutions plus faciles.

Alors j’ai plus envie de lire fait toi violence, je me fais violence chaque seconde depuis des semaines. J’ai été la bienveillante envers tant de personnes ces derniers temps alors que moi-même je devrais garder cette bienveillance pour moi me dit mon psy. Mais c’est ma nature, je ne peux voir quelqu’un de malheureux sans lui tendre la main, je n’ai jamais eu, je crois de parole déplacée, à dire aux gens de se faire violence car je sais quand on vit un chagrin c’est dévastateur que tout un monde s’écroule autour de nous, même si je sais qu’on s’en sort à un moment donné.  Dans ces moments là on a juste pas envie d’être secoué(e), on veut juste de la DOUCEUR. Et s’il suffisait d’aimer les personnes pour aller mieux ça serait simple., bien trop simple. J’ai un amour infini pour mes enfants, un amour inconditionnel, parfois quand mon fils de 8 ans vient me prendre la main, car il voit que j’ai le coeur au bord des yeux, que je me sens l’enfant de nous deux croyez-vous donc pas que ça fait mal? S’il suffisait d’aimer, j’aurais pas ce mal supplémentaire de me sentir complètement nulle envers les personnes que j’aime…. Alors non je ne me repose pas sur mes lauriers, je me bouge le fessier chaque jour,  je me fais violence pour aller mieux et se prendre un ou plusieurs tsunamis chaque jour, c’est juste épuisant, déroutant et  je m’accroche à ce que je peux pour ne pas avoir la facilité de me laisser emporter en abandonnant tout ce qui serait là un manque de volonté, un manque de courage pour ma part… Et là du coup, j’ai juste envie de me renfermer, de ne plus m’ouvrir, de ne plus essayer de faire comprendre, en fait ce serait tellement bien que je puisse dire que tout va bien au final comme ça on ne m’aurait juste pas dit cela…

*Crédit Photo*

 

23 réflexions au sujet de “S’il suffisait d’aimer…”

  1. Je crois que c’est le pire qu’on puisse entendre quand chaque jour est un combat pour avancer. Je suis passée par là et je suis de tout coeur avec toi Maud.
    Par expérience je sais que beaucoup disent ça car ils sont incapables de gérer ta souffrance. Ça n’excuse rien bien entendu.
    Et puis pour tes enfants tu es la c’est l’essentiel.

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    1. oui tu as bien raison je suis là pour mes enfants….. Et oui je crois qu’au delà de l’amour que je porte à cette personne elle m’a fait du mal sans le vouloir surement mais elle m’a fait un mal énorme……

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      1. Beaucoup de personnes font du mal sans le vouloir Maud. Beaucoup se sentent impuissants devant la souffrance, le mal-être de ceux qu’ils aiment. On a l’impression que la blessure ne se refermera pas. Et puis un jour on guérit, on comprend mieux, on oublie le mal des mots. Lui as-tu dit tout ça?

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        1. Et hier soir j’ai rien dit car un peu sous le coup de l’émotion et je n’ai pas voulu blesser car j’étais blessée et puis il y avait une fatigue des 2 côtés donc…. j’ai préféré me taire…

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              1. Je sais. Toutefois parfois pour l’avoir vécu avec des personnes que j’aime, on dit des choses, on s’emporte, on fait du mal sans le savoir. Comme cette personne avec toi. Si elle lit ces mots aujourd’hui, elle doit s’en vouloir. Alors qu’au fond l’intention était bonne, même si forme ne l’était pas.

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  2. Lâcher prise, penser a soi, arrêter de tant donner; plus facile a dire qu’a faire mais a faire un peu chaque jour. Les crise d’angoisse sont difficiles a gérer, alors penses encore et encore aux chats, a ces merveilleuses boules de poils qui prennent toute ton énergie négative pour ne te laisser qu’apaisement… essayes de visionner tout ca Maud ❤

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  3. Je commente rarement et on se sent tous impuissants mais aujourd’hui, je me dis que plus on est pour te transmettre des ondes positives, plus tu trouveras des forces pour remonter la pente.Tu es admirable de t’occuper avec autant d’amour de tes enfants, je suis certaine qu’avec toute cette volonté, tu verras bientôt la lumière au bout du tunnel. Bon courage!

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  4. Tu emm***es les gens qui te disent ça. Sérieux, ne les écoute pas. Ils ne savent pas par où tu passes. Concentre-toi sur ton objectif, fais une TCC ou ce qui t’ira et laisse les gens parler…Les bien pensants trouveront toujours des trucs à redire quoi qu’on fasse. Courage, tu vas y arriver 😉

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