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Moments de doute, soir de doutes.

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J’ai envie d’écrire, j’ai tellement envie d’écrire. En fait j’ai l’impression que mes mains disent tellement de choses que je n’arrive pas à dire avec ma bouche. Mais il est vrai que je doute en permanence, du bien-fondé d’écrire ici. Je doute aussi beaucoup de moi, de la façon dont mes mots seront compris, si je sais au final m’exprimer de manière limpide. Et puis je doute de ce que je peux apporter aux gens, sur le fait qu’un jour tout sera comme avant qu’il n’y aura plus d’angoisses récurrentes, plus de stress, plus de larmes, plus de démons. 

Je me donne les moyens d’aller mieux, d’avancer mais je suis un peu fatiguée on va dire, je dors mal, tellement mal. Je suis inquiète pour 1001 choses, ça me prend pas mal la tête. J’ai parfois l’impression de brasser du vent, d’aller plus à reculons que d’avancer. Pourtant tout le monde est unanime en me disant que je vais mieux. Mais sur quoi se basent-ils? Au nombre de larmes qui coulent sur mon visage par semaine? Mais voient-ils ce qu’il y a au fond de mon coeur? Voient-ils cette souffrance qui sort au fil des séances avec mon psychologue? J’ai moi ce sentiment de souffrir, enfin de m’en rendre beaucoup plus compte qu’il y a quelques mois en arrière. Je ne sais pas si je suis tout à fait claire en fait. Avant j’avais l’impression de souffrir mais m’enfermer dans une sorte de prison, où les mots ne pouvaient sortir. Il n’y avait que les larmes qui coulaient comme seul exutoire à ma souffrance.

Et pourtant oui beaucoup de choses changent dans ma vie, j’en suis consciente, il y a du positif. Mais je me demande chaque jour si j’apporte quelque chose à quelqu’un de par mes écrits, je sais qu’il y a beaucoup de lecteurs de l’ombre (ça n’est pas le problème). Je me demande ce que je peux apporter à quelqu’un. Ce soir est un soir où je doute beaucoup, je me pose des questions existentielles! Les doutes reviennent sans cesse, je suis sans doute la personne la moins sure d’elle au monde. Je sais que mes dernières relations se sont terminées à cause de moi, de mes doutes récurrents à mon encontre. Je n’arrive pas à concevoir qu’on puisse m’aimer, me désirer, s’intéresser à moi, je n’ai pas  été habituée, il a toujours fallu que j’essaie de faire ma place chez moi pour ne pas passer inaperçue alors pas toujours simple quand on me dit je t’aime de ne pas douter. Je ne me souviens pas d’un mot ainsi prononcé par mes parents.  Alors comment voulez-vous au final que je ne doute pas quand on me le dit aujourd’hui?

Je n’avais jamais imaginé à quel point la construction de la vie d’adulte se faisait dès l’enfance. Je pensais surtout à la politesse, l’instruction, mais l’amour aussi au final, la confiance en soi, avoir confiance en l’autre également. Je ne pense pas être la mère parfaite, mais j’essaie d’inculquer à mes enfants l’amour, l’amour que je peux leur donner, qu’ils reçoivent d’autres personnes, qu’ils donnent aussi. Je fais attention à les protéger de certaines personnes qui pourraient leur être nuisibles, j’en ai parlé avec mon psychologue qui me dit que j’ai le comportement adapté en ne voulant pas qu’un certain schéma se reproduise et que ma protection est la meilleure preuve d’amour que je puisse leur donner.

Il y a eu tellement de doutes, depuis tant d’années, tellement de trucs qui ont grignotés mon intérieur, mon coeur, mon âme, mon esprit. Tellement de nuits à ne pas dormir, à douter de moi, à douter de l’autre à cause de ce foutu passé. Je fais un formidable travail sur moi-même, mais il y a des soirs où mes démons reviennent avec leurs doutes, un peu comme ça sans crier gare. Je sais que le doute emmène à la peur, la peur mène à la colère etc… Et ce soir j’aimerais juste que quelqu’un m’attende quelque part, j’aimerais le soin d’une voix au creux de mon oreille, j’aimerais des bras qui m’enlacent, j’aimerais un peu autre chose que j’ai la vie que j’ai en somme, car parfois je doute que cette vie soit tout à fait la mienne, en tous les cas j’aspire à mieux. J’espère que demain ça ira mieux car comme chantait Gabin:
« C’est encore ce qui m’étonne dans la vie,
Moi qui suis à l’automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !  »

4 réflexions au sujet de “Moments de doute, soir de doutes.”

  1. Je voudrais juste te dire de ne pas penser à ce que tu pourrais apporter à quelqu’un en écrivant ici. Mais bien à ce que ça libère en toi de poser les mots – maux.
    L’enfance nous construit. Et nous ne partons pas tous avec les mêmes chances.
    Tu sais les doutes sont plus ou moins en chacun de nous, il faut du temps pour les dépasser. Ce travail que tu fais sur toi c’est une chance que tu vous offres, à toi, tes enfants, la prochaine personne qui partagera ta vie.
    Plein de pensées Maud.

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  2. Maud, je te te connais pas encore mais je crois comme Marie que nous doutons toutes, Perso je doute tout le temps… que les angoisses, les peurs, les inquiétudes font aussi parti de ma vie au quotidien, qu’il est humain d’avoir des jours  » sans « … et quand on fait un travail sur soi je crois que c’est encore plus flagrant, ces impressions de reculer, de patauger…. peut-être parce que l’on est plus consciente…. sinon, c’est aussi une de mes scènes préféré de Star Wars. Quand je traverse ce genre de moment, je me dis tout de suite que ça va passer, ça me rassure… et ensuite j’essaye de prendre soin de moi particulièrement ces jours là… Bisous

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    1. Pas simple ce soir…. J’avais besoin de réconfort un peu plus que les autres soirs, et je me retrouve encore plus seule….. Du coup je doute encore plus après avoir écrit ce billet…

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