Bonjour, on continue avec les anciennes interviews des personnalités publiées sur mon ancien blog culinaire en attendant d’avoir les nouvelles. Cette fois j’avais eu la chance de pouvoir interviewer Philippe Vandel. Cette interview avait été publiée le 31 janvier 2011.
Un lundi après midi, j’envoie un mail à Philippe Vandel pour faire part de ma demande d’interview. Il me répond presque de suite, on échange nos coordonnées téléphoniques et alors que je suis dans ma cuisine en train d’écouter Kings of Leon, mon téléphone sonne, à l’autre bout c’est Philippe Vandel..
- Maud: Bonjour Philippe, merci d’avoir accepté de répondre à mon interview.
- Philippe Vandel: Bonjour Maud.
- Maud: Pour les gens qui ne te connaissent pas, peux tu faire une petite présentation de ta personne?
- Philippe Vandel: Je suis journaliste, et tous les jours sur France Info, je cuisine … les invités dans « Tout et son contraire »…
- Maud: Es-tu ce qu’on peut appeler un épicurien?
- Philippe Vandel: Bon. Je cherche ce mot dans le dictionnaire… C’est entre épicerie et épidémie! «Epicurien : sens courant : qui ne songe qu’au plaisir.» Alors ma réponse est oui et non. Je ne pense pas qu’au plaisir. Je pense aussi au travail, à la poésie, au sommeil, à mes enfants, et à la question que se pose l’humanité toute entière : quelle heure est-il et quand est-ce qu’on mange?!
- Maud: Qui cuisinait chez toi lorsque tu étais enfant?
- Philippe Vandel: Maman à la maison. Et mes grands-mères quand nous étions chez les grands parents. Ma grand mère maternelle, d’origine italienne, faisait les plats d’Italie du Nord et de Provence comme personne: tomates farçies, pâtes maison, civet de lapin à la polenta, et les gnocchi maison une tuerie.
- Maud: Quelle est la nationalité de ton plat préféré?
- Philippe Vandel: Japocaine « une contraction de japonaise et marocaine ». Le couscous au sushi! Non, je plaisante. En vrai, tellement de cuisines différentes que je dirai parisienne : car il y a des restos sublimes dans cette ville, dans plein de domaines différents. Mais s’il ne devait rester qu’un pays, j’hésite entre la France et l’Italie. D’ailleurs ça me rappelle un bonne blague, connais tu la différence entre l’enfer, et le paradis?
- Maud: Non
- Philippe Vandel: Le paradis, c’est quand la police est britannique, les cuisiniers italiens, les voitures allemandes, les amoureux français, le tout organisé par les Suisses. L’enfer, c’est quand la police est allemande, les cuisiniers anglais, les voitures françaises, les amoureux suisses, et que tout est organisé par les Italiens.
- Maud: Pour un repas entre amis quel serait ton menu idéal?
- Philippe Vandel: De l’amitié et des blagues. Le menu idéal dépend de chacun. Des uns et des autres, des circonstances, c’est à chaque fois recommencer. En revanche je peux vous faire le menu le pire : de la frisée aux lardons, un soufflé, des tripes et de la cervelle, et du Roquefort. De la frisée pour en avoir entre les dents, des lardons pour fâcher les juifs et les musulmans, un soufflé pour 12 pour être certain de le rater, des tripes et de la cervelle que personne n’aime à part le Lyonnais que je suis, et du Roquefort pour l’haleine en partant. Bon appétit!
- Maud: Pour terminer cette interview, veux tu bien me livrer la recette que tu prends plaisir à réaliser?
- Philippe Vandel: Oui! La seule recette qui n’en est pas une, et qui me fait toujours le même effet depuis près de trente ans quand vient le soleil, du bon pain, de bonnes tomates d’été (pas des hollandaises cultivées en serres dans l’eau sucrée), des lamelles de poivrons, quelques rondelles d’oignon, une excellente huile d’olive, quelques anchois, ou mieux : du Pata Negra bellota bellota. Et un rosé convenable bien frais. Le tout sur une table dans le jardin, pieds nus, en bermudas. Un bonheur simple, sans fioriture, mais sans cesse recommencer : c’est à ça qu’on reconnait le paradis! D’ailleurs ça me rappelle une autre histoire géniale, celle de Picabia, le peintre, Francis Picabia, tu connais?
- Maud: De nom… (je fais vite une petite recherche Google sur Picabia)
- Philippe Vandel: Un jour, un journaliste ose lui faire un reproche : « Maitre, vous avez beaucoup de talent, vous avez du succès, mais comment dire, pardonnez ma franchise et mon irrévérence, mais, euh, vous peignez en quelque sorte toujours le même tableau… » Picabia, réfléchit en silence, et lui répond : « Vous avez raison. Et faire l’amour, c’est toujours la même chose. Mais qu’est-ce que j’aime ça… »
- Maud: Merci Philippe, c’était un réel plaisir de t’avoir comme second interviewé
- Philippe Vandel: Avec plaisir
* Vous pouvez retrouver tous les jours Philippe Vandel sur France Info. Un livre d’interview sort au mois d’avril. Il écrit également une chronique dans la Parisienne qui s’appelle l’avocat du diable, il y défend des gens « indéfendables ». (informations de 2011)
*** Je remercie de tout coeur Philippe Vandel, pour son accueil, sa gentillesse, sa disponibilité.***
J’aime beaucoup ces interview Maud !!
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merci ma jolie ❤
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