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Reboot…

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Aujourd’hui j’ai envie de parler un peu de moi…. Car j’en ai aussi besoin de temps en temps… On ne va pas se mentir, la maladie, la mort, les ruptures et plein d’autres facteurs changent considérablement un être humain. J’ai l’impression qu’à chacun de ces gros bouleversements dans ma vie (il y a eu des ruptures plus faciles que d’autres), j’ai du me re-formater en quelques sortes, mais avant cela, j’ai vacillé. J’ai caché aux gens l’ouragan que je vivais en moi, fallait pas montrer ça ne se faisait pas chez moi, fallait être forte, j’en ai parlé parfois ici, j’ai eu besoin de me libérer de ces maux qui me prenaient là sur leurs chemins, qui m’emmenaient dans des endroits d’une noirceur intense. Mais en apparence je souriais, même si mes yeux étaient brillants en permanence. De toutes faons aujourd’hui plus personne ne te regarde dans les yeux quand on te parle, alors personne ne le voyait vraiment. Alors j’ai continué, continué, je vacillais de plus en plus , je me cassais la gueule mais je me relevais, toujours un peu plus écorchée que la fois d’avant mais je mettais des pansements pour pas qu’on puisse apercevoir mes blessures.

J’ai traîné comme ça de longues années, en accumulant la tristesse en moi, en ne la faisant pas sortir car dans la vraie vie fallait pas, surtout pas. Je ne tenais quasiment plus debout, mais j’avançais ventre au sol car il fallait encore avancer, personne ne se doutait du cataclysme intérieur.J’ai eu l’impression plus d’une fois qu’on me dépeçait, qu’on m’enlevait mes viscères mais que coûte que coûte fallait que je survive. J’ai parfois pensé que c’était un vrai acharnement, je me demandais combien de temps j’allais encore tenir, mais l’être humain a parfois une résistance énorme… On se demande parfois comment c’est possible, je me suis demandée comment je résistais encore, mais la réponse était toute trouvée, j’avais peur de la mort, j’ai fait des appels au secours que personne n’entendait. Si j’avais été moins froussarde peut être qu’à un moment j’aurais voulu que tout s’arrête, j’aurais peut être eu le courage de mettre fin à mes jours mais trouillarde comme je suis je ne l’ai pas fait. Même si par d’autres moyens je me donnais un peu la mort, en ne mangeant plus, en ne dormant plus…. Mais c’était différent je crois, en tous les cas pour moi.

Je me suis détestée un bon million de fois d’avoir aimé, d’avoir pas su aimer, d’avoir pardonné quand je n’aurais pas dû, quand j’ai perdu du temps à passer du temps avec des personnes, quand je m’en voulais aussi de ne pas en avoir passé assez avec d’autres. J’ai eu maintes et maintes fois l’impression d’être sur un navire et que ça tanguait, que je pouvais me retrouver à l’eau plus d’une fois donc avec un avenir incertain. Il y a eu des choses pas faites correctement, un ADIEU pas fait comme je l’aurais voulu, une rupture qui n’a jamais eu lieu il y a juste eu cet être qui a disparu du jour au lendemain sans que je puisse appeler, lui parler, lui demander des explications pour comprendre pour juste pouvoir me reconstruire sur des bases plus saines et sereines.

J’ai été formatée de façon à ce que je ne sache pas rompre, j’ai besoin de garder un lien avec les personnes que j’aime, les personnes aimées, je ne suis pas la fortiche de la rupture, de toutes façons quand je quittais quelqu’un c’était pour dire t’as vu comme je souffre j’ai besoin que tu m’aimes mieux, que tu sois présent pour moi, j’ai quitté mais jamais réellement, j’ai toujours quitté pour mieux me raccrocher.  Comme pour dire adieu ou au revoir je ne suis pas fortiche, les ruptures qu’elles soient temporaires ou définitives, je ne sais pas faire, je n’y arrive pas c’est comme si l’autre partait avec mon coeur, mon âme…

Je me suis retrouvée de longs moments seule, entourée de mes enfants mais seule, je ne fusionnais plus avec quelqu’un, mon corps ne s’entremêlait plus avec un autre corps. Il y a qu’une fois où j’ai vraiment quitté, un mec qui me tabassait, qui une fois m’a foutu une claque, une fois me faisait dormir sur le palier j’ai accepté car j’étais conne jusqu’au jour où j’avais ma fille dans mes bras et qu’il m’a éclaté la lèvre, le tympan et là je suis partie en pleine nuit faire constater mes blessures à la clinique à côté de chez moi, j’ai demandé un certificat médical et dès le petit matin j’ai été porter plainte (depuis ce jour là j’ai un peu de mal à faire confiance à la justice de notre belle Franca car envoyer un couple en maison de médiation alors que la nana se fait fracasser, ça me laisse un peu sur le Q, car vous comprenez madame si on traitait tous les dossiers de femme battue…).

Tout ça pour dire que durant longtemps pour ne pas souffrir je me suis oubliée, j’ai pensé aux autres, à leur bonheur, à leur plaisir, à leur bien-être. Je me suis perdue 1000 fois dans cette vie, au lieu de me reconnecter à moi même  à chaque coup dur, de reconnecter mon esprit et mon corps (ah la mémoire du corps), j’ai fait tout l’inverse, j’ai préféré déconnecter tout ressenti corporel et charnel à ce que je pouvais ressentir à travers mon esprit. J’ai su dans cette vie bien des choses que je ne souhaite pas que même mes pires ennemis vivent,  Il y a le temps de la souffrance, puis de nouveau de l’espérance, on essaie d’y croire, parfois ça marche, parfois on se re-casse la gueule de plus belle. Il y a des êtres qui sont là sur notre chemin, pour nous tendre la main, nous aider à nous relever quand on ne croit plus en rien, quand tout est trop trop dur. Et puis un jour il y a eu tellement de gamelles, tellement de blessures qu’on décide de faire un reboot, qu’on essaie de tout remettre à plat pour à nouveau vivre…. Et c’est dans cette phase là que je me trouve, actuellement, je vacille beaucoup le reboot ne fonctionne pas forcément très bien, il faut parfois réinstaller certains programmes  à plusieurs reprises pour que la bécane tourne de nouveau, mais pour l’instant j’ai l’impression que certaines « erreurs » n’arrivent pas à être réparées…. Alors je travaille avec acharnement chaque jour à ma reconstruction, à faire de moi une autre personne, à celle qui arrive à connecter corps et esprit.

 

3 réflexions au sujet de “Reboot…”

  1. Ton texte est très touchant et je m’y retrouves un peu. Il y a 10 ans, on a détruit toute confiance en moi, en la vie, j’en suis tombée malade et j’ai mis en théorie plusieurs mois à en guérir. Même si le plus gros du travail à été fait, ça m’a rendu timide et je me rends compte que j’ai des phases où je doutes encore de moi et que ma confiance en moi s’envole à nouveau mais revient toujours, comme un boomerang. J’essaye de trouver des astuces pour faire un nettoyage émotionnel quand c’est nécessaire et j’ai découvert des vidéos de méditation, ça m’aide beaucoup. Je te souhaites une belle ascension vers le bonheur et ta reconstruction. Bisous 😘

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