Doucement…

J’aimerais pouvoir non pardon j’aimerais savoir prendre du temps pour moi, j’aimerais que le temps s’égraine plus doucement. C’est aussi pour cela que je suis hospitalisée, que j’arrive à me poser, que je sache prendre du temps pour moi, que je puisse gérer l’ennui qui pour le moment m’angoisse terriblement.

La psychiatre me dit que j’ai peur de la mort, c’est une évidence même, je suis effrayée par la perte des gens, par les maladies qui ont fait partie de ma vie, j’ai envie que la maladie nous laisse un peu de temps, que la vie prenne son temps pour nous faire vivre plein de belles choses.

J’aimerais apprendre le silence, celui qui ressource, celui qui te fait te recentrer sur soi, sans peur, celui qui fait du bien. J’aimerais ne pas avoir cette voix qui porte, j’aimerais juste savoir parler doucement dans tous les sens du terme. J’ai la voix qui porte, et je parle trop vite, j’ai juste envie d’arriver à poser ma voix, mes idées mes paroles, que je puisse parler plus lentement, plus doucement.

J’aimerais m’appuyer sur la nature, voir que rien ne se fait en un jour,  que tout vouloir faire en  un éclair n’apporte rien de bon, je dois apprendre à vivre et non pas à survivre, à faire les choses doucement., calmement, que m’agiter dans tous les sens ne sert à rien (même si visiblement c’est comme un anxiolytique pour moi mais que je m’épuise à être toujours très trop active).

J’aimerais apprendre à m’aimer autant que je peux aimer l’humain d’ordre général, j’aimerais me pardonner les erreurs faites par mes mauvais choix de personnes dans ma vie, par peur d’être rejetée… Mais je sais que petit à petit j’y travaille, la nature à des saisons ce n’est pas pour rien et puis Rome ne s’est pas fait en un jour, je me construis un peu plus chaque jour, j’ai fait du vide dans ma vie, je m’autorise à ne plus accepter certaines personnes dans mon entourage, à dire les choses, tout simplement, tout doucement…