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La petite fille qui est en moi…

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Parfois je me sens comme une petite fille… Malgré que je gère une famille avec un emploi du temps pire qu’un ministre en pleine crise de la réforme sur les retraites et ses tas de réunions, j’ai une charge mentale bien plus haute que la tour Eiffel. Entre les rendez-vous médicaux, l’organisation entre 2 lieux de vie (appartement avec mes chats et nos affaires) et la chambre d’hôtel où je vis actuellement avec mes fils, les rendez-vous liés à cet appartement qui n’est plus vraiment le notre mais pour qui je paie un loyer (je ne comprends pas d’ailleurs que tout cela soit si mal fait!) alors que je ne peux plus y vivre plus tout ce qui est de la vie courante, école, sorties, devoirs, contraintes auxquelles je n’arrive pas à dire non encore et j’en passe. Oui vous me direz c’est le lot de tout le monde ces contraintes, oui je le sais bien mais il y en a qui savent déléguer moi je ne sais pas faire, je veux être performante partout,  être sur tous les fronts.. Sauf qu’aujourd’hui je me soigne enfin je me fais soigner pour un stress post-traumatique, que ça me prend beaucoup d’énergie, de temps aussi puisque je suis en hôpital de jour, plus des rendez-vous en plus avec mon psychiatre une fois/mois, mon psychologue une fois/quinzaine… Rien que ça, ça prend du temps, de l’énergie, ça me remue beaucoup et c’est pas toujours facile de se remettre sur les rails après un rendez-vous après.

Je suis un peu comme une petite fille qui au mois de décembre n’en peut plus d’attendre Noël, sauf que là ce n’est pas Noël que j’attends mais la guérison. Je n’ai jamais voulu être malade (personne ne souhaite être malade hein, enfin je ne crois pas), j’en ai honte, je me fais aucun cadeau, je suis hyper dure avec moi, beaucoup trop dure et impatiente m’a dit la psychiatre de l’hôpital de jour. Mais comment peut on accepter un tel état? Je ne vais pas parler des autres malades, mais je suis épatée d’en voir parler librement, de dire qu’ils sont malades, qu’ils savent prendre du temps quand ils en ont besoin, qu’ils prennent soin d’eux… Moi ça je n’y arrive pas, oui bien sûr que je parle de mes angoisses et donc  de mon stress post-traumatique mais quand je parle de moi aux gens qui savent je suis dure envers moi, ils me le disent tous. La bienveillance pour les autres je l’ai mais pour moi c’est encore difficile voir impossible. Pourtant j’en parle souvent mais je ne sais pas faire, je n’y arrive pas. Quand sur 1/2 journée je vais me dire laisse toi le temps, la 1/2 journée suivante là je me dis mais non tu n’as pas le temps de prendre soin de toi, tu as des choses à faire et il ne faut pas que tu t’écoutes. Le regard des autres est bien souvent bien plus bienveillant que mon propre regard. Je perds du temps d’après moi à être malade, je ne veux pas être malade, j’aimerais faire abstraction de la maladie mais tant de choses me rattrapent alors c’est problématique. Mais cette charge mentale je me l’impose, c’est claire, j’ai peur de ne pas être assez pour les gens, pour mes proches, pour mes enfants. Et pourtant si j’en faisais moins est-ce que ça serait pire? Je n’en suis pas sure.

Et pourtant parfois j’aimerais qu’on prenne vraiment soin de moi comme une petite fille, que je puisse rire aux éclats, que je sois un peu insouciante quelques instants, qu’on me lise une histoire et au final je peux le faire moi-même. Prendre soin de moi, me raconter des histoires, me gâter, me faire un chocolat chaud et regarder un bon film je peux le faire pour moi, je peux me dire c’est  bien continue, je peux m’auto-féliciter, Il faudrait tout simplement que je m’occupe de moi et pas une fois tous les 6 mois, ce que je fais pour les autres, je devrais pouvoir/savoir le faire aussi pour moi, je devrais avoir autant de bienveillance envers la petite Maud qui est en moi que j’en ai pour l’Autre. Je dois vraiment prendre soin de cette part de moi, de cette petite Maud car c’est en la gardant en moi que je peux prendre soin de moi un minimum, que je peux me protéger un minimum autrement je me jète sans arrêt dans la gueule du loup sans aucune précaution.

Cet article est un peu brouillon, il est presque 2h du matin, Paolo est malade depuis plus de 24h, n’arrive pas à redescendre en dessous de 39.5, son sommeil est perturbé car la fièvre le fait délirer. Moi j’écris pour ne pas m’angoisser, j’essaie de rassurer cette petite fille qui est en moi apeurée par la situation dans laquelle nous vivons, je me rassure comme je peux avec les moyens que j’ai, j’écris avant tout pour moi surement un peu pour vous aussi, pour que la bienveillance continue un minimum d’exister sur terre entre nous mais aussi qu’elle doit venir de chaque humain pour sa propre personne, je lis souvent des choses difficiles sur ce manque d’auto-bienveillance, il est grand de temps de réaliser que nous devons être notre meilleur(e) ami(e) et qu’on doit faire pour nous ce que cet(te) meilleur(e) ami(e) ferait pour nous.

2 réflexions au sujet de “La petite fille qui est en moi…”

  1. Coucou ma très chère Maud,

    ces moments ne doivent vraiment pas être évidents pour toi, surtout quand ça touche son enfant c’est très dur… J’espère que sa fièvre va vite redescendre et que tout rentrera dans l’ordre pour lui, au moins pour la grippe.

    Je comprends tout à fait ton besoin, même si on dit que cette bienveillance on doit l’avoir pour soi-même il est bon aussi parfois de savoir qu’on peut compter sur quelqu’un d’autre aussi, au moins de temps en temps.
    Bien sûr, prends soin de toi en priorité, c’est ce qui te permettra de mieux prendre soin des autres, justement. Et n’hésite pas à demander de l’aide si tu en as la possibilité, c’est aussi un acte d’auto-bienveillance, même si parfois c’est difficile de faire sortir ce côté vulnérable de soi.

    Encore une fois, je t’envoie plein de pensées positives.
    A bientôt!!

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  2. Prendre soin de soi c’est si simple à dire et si compliqué à mettre en pratique quand pendant longtemps – trop longtemps – on a pu compter que sur soi et qu’on est seul à tout gérer.
    Pour que les autres prennent soin de nous, il faut accepter nos vulnérabilités, accepter d’être mal, accepter le temps de guérir, être patient. Tout un travail de déprogrammation et de reprogrammation, qui lui aussi prend du temps
    Pensées et prières pour ces heures difficiles Maud.

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