Journal de confinement #25 (Vingt-quatrième jour de confinement total)

Jeudi 9 avril

Je me suis levée à… minuit…. Oui je m’étais endormie à 21h environ et réveillée 3h plus tard. Je ne sais pas comment gérer ce mauvais sommeil, c’est usant, éreintant, ça a des répercutions sur mes journées. Du coup je me sens fatiguée, parfois irritée, ce confinement me pèse souvent faut dire, dans une chambre d’hôtel c’est pénible.

Le fait de consigner tout ici, cette période très bizarre, ça me permet de garder en mémoire mes ressentis mais aussi de ne pas oublier quel jour nous sommes. ce qu’on a fait tel ou tel jour car parfois  car j’ai l’impression que tout est confus dans ma tête, comme si je perdais toute notion du temps, mais aussi d’extériorise certaines angoisses.

Aujourd’hui c’est le jeudi saint, un moment très important pour moi et ne pas voir mes amis à l’église me fait tout bizarre, je ne saurais expliquer, mais c’est comme s’il me manquait quelque chose à ma vie, de ne pas me réunir auprès de gens que j’apprécie. Alors j’ai envoyé quelques petits mots sur Whatsapp, juste pour leur dire qu’ils me manquaient.

J’ai dit au revoir à mon psychiatre par téléphone, il quitte le service où je suis suivie, on devait normalement se voir aujourd’hui pour notre entretien mensuel. Mais pour cause de covid ça n’a pas pu se faire. Donc on a parlé au téléphone, il m’a demandé comment j’allais, comment je vivais ce confinement, je lui ai dit que pour moi c’était un peu double peine ce confinement mais qu’on résistait malgré tout, malgré les nuits parsemées d’angoisses, des journées où je suis tellement fatiguée que je pourrais les passer à dormir, qu’au milieu de cette tempête on tient la barre coûte que coûte. Ça fait bizarre de se dire bonne continuation par téléphone, ça me laisse un peu un goût d’inachevé.

Il a fallu que j’aile faire quelques courses, il n’y avait quasiment personne dans le magasin, c’était parfait, ça m’a permis de garder mon calme et de ne pas être énervée par le comportement des gens qui ne savent pas garder leur distance de sécurité. Ce fut très rapide pour le coup, pas d’attente en caisse, ce fut un moment parfait, en quelques minutes j’avais fait le plein pour les prochains jours, surtout qu’avec le week-end pascal je ne sais pas trop comment je vais pouvoir faire mes courses. Par contre je n’ai pas de chocolats pour les enfants pour Pâques, ça va être ma mission de demain, je veux que malgré tout on fête cela avec le peu de moyens qu’on a en notre possession.

Je me mets à rêver d’ailleurs, de campagne, de mer, de montage, mais de grands espaces pour pouvoir respirer, j’ai cette sensation d’étouffer chaque jour un peu plus, Alors pour contrer j’écris ici, ailleurs aussi mais que pour moi, quand je peux aller chez moi, je prends ma dose de câlins de mes chats, de ronrons aussi ça me fait du bien vraiment, mais aussi j’ai pu cuisiner, j’ai fait du pain azyme tradition du jeudi saint oblige.

Ce soir j’ai marché une dizaine de minutes avec mon grand, on a fait un tour du paté de maison, ça m’a fait du bien de marcher sans but précis de me laisser perdre dans mes pensées.

Voilà pour le résumé de ma journée, j’espère que vous vous portez tous à merveille, prenez soin de vous, vraiment.