Samedi 11 avril
Journée confinée, jour sans école à la maison, jour sans réelles envies, alors on vit cette journée au fil de nos envies. Je voulais aller chez moi, faire des courses aussi mais finalement aucune envie, donc les chats se feront nourrir par une tierce personne, on sort juste au Monop’ le soir pour s’acheter quelques fruits, des yaourts aussi.
J’assiste à des scènes improbables dans la rue, de ceux qui se croient hors toute contamination avec un masque des gants mais faudrait-il qu’ils ne touchent ni leur masque avec des gants, puis touchent leur téléphone, fouillent dans leur sac, leurs poches, puis se frottent le visage, remettent 1001 fois leurs masques en dessous du menton pour respirer puis juste là sous le nez, touchent le sol pour se mettre à hauteur d’un sdf, puis servent une boisson à ce dernier avec les mêmes gants qui ont touchés 1001 choses avant, ça ne m’empêche pas de donner un paquet de biscuit et une pièce à une personne de la rue, mais je suis nullement une héroïne, je suis juste humaine mais je garde mes distances aussi bien pour moi que pour lui, après tout je peux être porteuse saine non? Bref, je me laisse envahir par ces images avec ce manque d’asepsie, je me questionne si moi je suis trop à me laver les mains souvent (trop souvent peut-être?) ou bien si c’est eux qui ont raison….
Je repasse devant l’église qui se situe à quelques mètres de l’hôtel, on voit avec les enfants un ancien SDF que nous connaissons, on discute avec lui en gardant encore une fois un bel espace entre lui et nous, il dit qu’il est content de nous voir, la réciprocité est vraie. On croise mon parrain, on se salue vite fait de loin encore une fois, voir ces visages connus me font du bien, en quelques mètres je croise des gens que j’aime et ça met tout simplement du baume au coeur.
La soirée je reçois quelques appels, je passe un peu de temps à parler au téléphone alors que je déteste ça normalement, mais je crois que ça fait du bien à tout le monde ces quelques mots échangés. La soirée se passe, je joue un peu à la console pour ne pas me laisser, Paolo quant à lui se fait une orgie des cités d’or.
SDF … quel triste adhectif passé dans le langage courant. SDF… Personne dans dommicie fixe … Ce ne sont pas forcément des gens sales, des clochards, ce sont souvent même des personnes qui travaillent et on leur retire même le titre de personne. SDF .. quelle tristesse !
J’aimeJ’aime