(photo de ce 11 mai 2020)
En fait j’ai un peu de mal à finir ces petits billets quotidiens, mais j’ai aussi du mal à me dire que je vais recommencer une nouvelle quotidienne, mais ai-je envie de faire comme avant, non je ne crois pas, les prochains jours on verra ce que je vais faire.
Aujourd’hui les bus ont klaxonné déjà super tôt, si tôt que je ne dormais toujours pas. Bon il est vrai que je me suis endormie à plus de 6 et à 8H30 j’étais déjà réveillée. J’ai entendu les gens parler, ça fait du bruit les humains, les voitures aussi. J’avais oublié que la vie faisait du bruit. C’est fou comme on s’habitue au silence, au chant des oiseaux le matin, à l’absence de vie humaine dans les rues. Le seul bruit que j’entendais depuis quelques semaines de la vie, ce sont les gens et les annonces quand j’allais au début du confinement et faire quelques courses dans le petit carrefour pas très loin. Bien sûr qu’il y a eu le son des voix des deux petites personnes (petites, tout est relatif avec l’ado de 15 ans qui fait 1M95) avec qui je vis, le gentil personnel de l’hôtel, ma mère et ma fille au téléphone plus ou moins régulièrement les soignants, l’assistante sociale, mon téléphone qui bip régulièrement et la voix des commerçants de la petite épicerie où je vais, les éboueurs entre 5 et 6h du matin. Mais je n’étais plus habituée à ce bruit que fait la vie qui a repris…. Je ne suis plus non plus habituée aux volets roulants des boutiques qui grincent, je ne suis plus habituée à l’incivilité de certains, je ne suis plus habituée à toute cette vie d’avant, d’avant le confinement.
J’ai lu, j’ai écrit, j’ai regardé beaucoup de fois via la fenêtre de ma chambre en étant inquiète de voir tant de monde dehors, très peu de gens masqués au final, la vie a repris pareil qu’avant j’ai l’impression. En fin d’après midi j’ai voulu aller dans les magasin qui se situe seulement à quelques pas de l’hôtel qui a pour slogan « à fond la forme » pour m’acheter un tapis de gym/yoga et des bandes de résistance, j’y suis allée avec mon ado, le petit est resté tranquillement à l’hôtel nous en avions pour quelques minutes, nous avons mis nos masques, on s’est dirigé une rue derrière et on a vu le monde, la vie d’avant comme si ces 55 jours n’ont été qu’une parenthèse, jamais en voyant le monde dans les rues, faire la queue devant les boutiques on pourrait penser qu’hier encore nous étions confinés, devant le Décathlon du centre ville on a vu au loin, qu’au moins 100 personnes attendaient, sans aucune distanciation, j’ai regardé mon fils d’une manière si dépitée, je n’ai pas eu besoin de lui dire que je ne voulais pas me mêler à cette foule là, j’ai juste fait demi tour il était déjà là à côté de moi. J’ai eu le souffle court, l’angoisse a pris le dessus, je n’arrivais plus à reprendre mon souffle, je voulais retirer ce putain de masque qui m’empêchait de reprendre l’air qui me manquait mais j’ai tenu bon jusqu’à l’hôtel.
Cette vie qui a repris, cette ville qui fourmille de gens, cette consommation qui n’est plus en berne, la vie d’avant tout simplement est de nouveau là, je suis consternée de voir tant de gens avec tant de sacs déjà dans les mains faire la queue devant les boutiques. J’aurais pu faire une commande en ligne pendant le confinement vous allez me dire, que nenni. Et non je n’ai pas commandé mon tapis pour une simple et bonne raison, car la poste ne déposait rien à l’hôtel, parfois ils n’ont pas eu de courrier pendant 2 semaines, c’était au bon vouloir de la personne qui travaillait alors les messieurs des colis c’était encore pire, ils ne venaient pas. Moi je ne voulais qu’un petit tapis et des bandes de résistance mais cette foule a eu raison de moi, cette surconsommation aussi, tant pis je vais continuer à faire mes quelques exercices à même le sol, ce n’est pas grave du tout, Nous ne sommes même pas allés à la maison aujourd’hui, les chats ont été nourris par une tierce personne, je n’avais plus la force de ressortir, plus l’envie de voir du monde, j’ai joué au baby-foot avec le grand et fait aussi des parties de UNO….
En début de soirée j’ai vu des manifestants, ils hurlaient leurs revendications. C’est fou mais cette vie ne me manquait pas, ce bruit ne m’a pas manqué, les gens non plus d’ailleurs. Il va falloir se ré-habituer à tout cela, cette foule, ces bruits qui ont été éliminés de ma mémoire m’angoissent, le silence me manque déjà terriblement, les rues quasi vides aussi. Ça fait réfléchir sur ce qu’on veut, ce qu’on ne veut plus aussi, j’avais imaginé cette vie d’après confinement, je l’imaginais reprendre en douceur, mes prévisions ont été très mauvaises, je n’ai pas eu le nez fin sur ce coup là. Cette vie qui revient de façon brutale me laisse un peu sur le carreau aujourd’hui à vrai dire.
Sinon j’ai fait un petit montage vidéo avec des photos prises durant ces 55 jours de confinement. Au plaisir de vous lire, soyez encore très très prudents. ❤ sur vous!
hier sur BFM ca parlais une journée reussie ou pas pour le 11mai il y a encore des cas donc je pense que les gens faut pas attention encore en verras le bilan fin de semaine
J’aimeJ’aime
Je partage entièrement tes ressentis. Je me doutais malheureusement que pour la majorité des gens la vie allait reprendre comme avant, se voir dès qu’ils peuvent, consommer…de mon côté j’apprends même que plein de gens se sont vus pendant…affligeant.
L’essentiel est de continuer à bien se protéger. Je meurs d’envie de revoir ma famille mais ai decliné une invitation à un repas familial le 21 mai, je trouve celà bien trop tôt. Ils auraient dû parler de confinement élargi plutôt que de déconfinement car c’est bel et bien ce que l’on vit et doit vivre pour continuer à faire partir ce virus. Bises Maud, très bon mardi !
J’aimeJ’aime
Bises Maud, je pense fort à toi tellement je te comprends, j’aime aussi tellement plus le silence que le bruit (en règle générale) et la « solitude » ou les petits comités en tout cas que la foule…
Après en habitant Lyon on ne peut malheureusement pas échapper à tout ça aussi, il faut dire…
Bref, je compatis et t’envoie plein de belles pensées 😉
J’aimeJ’aime