Tu sais ce n’est pas contagieux…

Ce soir, j’ai envie d’écrire ce mot à tous ces gens qui se sont éloignés de moi, de nous car je n’ai pas de fric pour me payer de belles vacances ou de belles fringues, que j’ai un stress post traumatique (et honnêtement la psy me dit mais comment vous êtes encore debout?), que je passe du temps avec mon fils plutôt que d’aller manger au restaurant (oui je n’ai pas d’argent pour aller au restaurant souvent et de plus oui mon fils a besoin de moi), depuis l’hospitalisation de mon fils il y a 9 ans de la découverte de sa maladie auto-immune plus de ces problèmes DYS et plus récemment encore depuis la découverte de son autisme. Tout ça je vous jure ça ne s’attrape pas. Non aujourd’hui je n’ai plus envie de trouver des excuses à ceux qui se sont barrés sans rien dire, non je n’ai plus envie de pardonner les réflexions blessantes sur le fait que je ne parte pas en vacances, que je sois toujours plus ou moins habillée de la même façon, que je ne vienne pas au restaurant plus bar plus plus plus, que je passe du temps avec mon fils à l’aider plutôt que de prendre du temps pour moi, que j’aide ma mère ou que sais-je encore. Oui ça fait mal les réflexions, ça fait mal de voir les gens se détourner de moi, de nous comme les gens qui disent faut faire ça, ou ça, sans savoir ce que je vis, ce que nous vivons, sans se mettre une seconde à ma place de maman solo à 100% (c’est à dire que j’ai mes enfants 365 jours de l’année), les réflexions ne sont pas de la bienveillance, mais du mépris.

J’ai accepté par la force des choses de me retrouver seule, très seule, sans véritables amis mais c’est ainsi. Je ne suis pas fréquentable, je n’ai pas de sous pour briller de 1000 feux, pour faire un compte instagram aux 4 coins du monde mais honnêtement j’ai appris à me foutre de ce regard méprisant des gens, j’accepte de ne pas partir en vacances, je pense que j’ai dans le coeur et dans la tête bien plus de belles choses et valeurs que tous ces gens qui sont venus à nous tourner le dos au fil du temps. Je sais plus que quiconque que les amitiés peuvent être éphémères, que l’amitié et le manque de fric et/ou les problèmes de la vie courante ne font pas bon ménage. Et pourtant rien de tout cela s’attrape, je ne demande jamais rien à personne, j’ai fait mon bonhomme de chemin en solitaire depuis tellement longtemps. Mon fils malgré qu’il soit en situation de handicap je ne voudrais pas un autre fils que lui, il m’apporte tellement de choses, m’a appris encore plus ce que c’est la patience, l’amour sans jugement, le regard terrible que les gens peuvent porter sur le handicap, se battre pour quelqu’un, il m’apprend la vie chaque jour. Il a une force incroyable, à 12 ans il a déjà vécu 1001 vies. Moi j’ai pris 1001 cheveux blancs, j’ai pris des années de maturité que je ne pensais pas avoir dans une vie, je sais ce que c’est d’être seule, de parfois devoir se cacher car c’est dur et de devoir se foutre des coups de pied aux fesses pour rebondir, je sais ce que c’est ne dormir que quelques petites heures depuis des années et des années, ce que c’est de compter chaque pièce pour qu’un jour se faire plaisir, se réjouir de pouvoir faire plaisir aux autres avec un petit quelque chose fait main (oui la valeur d’un cadeau ne vient pas de la valeur pécuniaire mais tout simplement de la dose d’amour avec lequel le cadeau a été pensé, parfois fabriqué). Je sais m’émerveiller de tellement de choses autour de moi, je m’émerveille tellement de petits bonheurs, je sais que l’amour et l’amitié sont fragiles. J’apprends encore à prendre beaucoup de recul, j’apprends encore aujourd’hui à essayer de moins donner (mais c’est tellement difficile), j’apprends à moins avoir mal quand quelque chose me blesse.

Alors oui les soucis de fric, le manque de sommeil, le manque de paysages paradisiaques ou tout simplement de vacances, le handicap, etc ne s’attrapent pas. J’ai des plaisirs simples, j’innove chaque jour pour qu’on se fasse plaisir, j’apprends aux enfants à se contenter de peu, que quand on ne peut pas on ne peut pas mais c’est pas dit qu’un jour on ne pourra pas, j’essaie de leur donner le plus d’optimisme possible, de leur transmettre de belles valeurs humaines. Oui bien évidemment que j’aimerais me poser au bord de la mer, de l’océan ou même quelques jours dans une maison à la campagne, en Provence ou aux pieds des volcans d’Auvergne et là encore je me contenterais de peu, je contemplerais pendant des heures et des heures ce que la nature, ce que la terre peuvent nous offrir et bien entendu je prendrais 1001 photos pour que même dans 10 ans ou plus on puisse ressortir l’album et se rappeler de ces instants merveilleux mais là je m’égare car i n’est pas prévu qu’on parte en vacances car nous n’avons pas les moyens mais je sais que ce matin, j’en ai pris plein les yeux en regardant le soleil se lever, j’avais le sourire jusqu’aux oreilles, de voir des animaux, la nature que j’aime tant et rien que ce matin j’ai vécu un moment merveilleux et ça personne ne me l’enlèvera jamais.

Ça me rappelle que même dans ce qu’on appelle la blogosphère je suis un peu le vilain petit canard pour les mêmes raisons à une exception près, celle que je n’aime pas me montrer à gogo sur les réseaux sociaux, je montre rarement ma tête et ça déplait beaucoup, mais je reste fidèle à celle que je suis c’est à dire ne jamais me mettre en avant pour avoir telle ou telle chose pour moi c’est contraire à mes valeurs.