
Ecritures carnassières de Ervé aux éditions Maurice Nadeau
Ça fait 100 ans que je dois parler de ce livre (tu vois tout de suite cher lecteur, chère lectrice mon sens de l’exagération modérée quand il s’agit du temps). Donc oui ça fait un moment que je dois vous parler du livre de Ervé que je suis depuis un petit moment sur Twitter. Ervé est une belle personne, que j’apprécie beaucoup, qui a comme chacun de nous des valises à trainer mais lui bien plus lourdes que les nôtres. Ervé est un gars de la rue, un SDF comme on dit, son refuge pour passer le temps est la littérature et lui aussi s’est mis à écrire. Tiens d’ailleurs je vous laisse écouter Pierre Lescure qui a interviewé Ervé je crois juste avant la sortie de son livre il y a donc plus d’un an, c’est par ici.
4ème de couverture: Depuis longtemps je taquine la rue. Aujourd’hui encore. Guidé par mes failles, mes blessures, j’arpente trottoirs bitumeux ou sentiers poussiéreux. Partout le même bitume. Partout les mêmes poussières âcres. Ô comme j’aimerais trouver un trou de verdure où chante une rivière mais je ne suis pas ce dormeur. J’ai cependant deux douleurs dans le dos qui me font dire que je n’étais pas de taille et que vous m’avez vaincu avec vos mots. J’ai perdu. Oui. Je me suis perdu.
Pour être honnête c’est Ervé qui m’a envoyé son livre il y a déjà longtemps et je l’ai lu le jour même où je le recevais. J’ai été frappée par la profondeur des mots d’Ervé, la dureté de ce qu’il a vécu, ce qu’il vit. On pourrait croire que la vie l’a détruit oui d’une certaine manière il est détruit physiquement, souvent mentalement on le sent souvent dans les mots utilisés (et tout le monde le serait) mais il a cette force comme rarement j’ai lu de savoir utiliser les mots justes, des mots souvent forts de sens, C’est un cri envers cette vie qui ne l’a jamais épargné, c’est un cri envers cette société qui ne voit pas la souffrance des gens, c’est un cri envers les personnes vous comme moi passons à côté de nos SDF sans y prêter attention par manque de temps, par manque d’empathie, par nombrilisme. Ervé a un regard très lucide sur sa vie, ce qu’il a traversé et ce qu’il traverse encore sans entrer dans le pathos, ses mots résonnent en moi depuis cette lecture. Je me sens tellement illégitime de parler de son livre, de parler à sa place de ce qu’il vit, de ce qu’il ressent car moi j’ai mes blessures, mes galères mais je vis avec un toit sur la tête. Son écriture est rythmée au fil de sa vie, de ses maux, il écrit pour ses filles ses deux poumons, il écrit pour exprimer ce qu’il ressent. Moi qui ne sait pas prendre le recul nécessaire avec les gens que j’aime je peux vous dire, j’ai trouvé son livre violent dans le sens où je ne peux pas concevoir qu’une personne a vécu et vit encore de telles choses difficiles et pourtant on sait qu’on en a plein les rues de ces personnes « marginalisées ». J’aimerais vous donner envie de lire le bouquin d’Ervé, j’aimerais que vous puissiez voir avec mes yeux cette personne formidable (blessée mais formidable) qu’il est. J’aimerais que vous voyez au delà de l’image que vous vous faites d’un SDF le mec crade dégueulasse, sans aucune culture, sans aucune conversation, au final Ervé n’est rien de tout ça, Ervé a fait la manche pour survivre dans ce monde impitoyable, Ervé a fait des choix, qu’il assume, il assume aussi pleinement des choses faites et qu’il regrette. Encore une fois j’ai du mal à parler de celui pour qui j’ai une immense estime malgré nos disputes parfois (oui 2 écorchés vifs ça se frictionne) mais lui comprend tellement de choses sur moi et moi sur lui et pourtant on a pas vécu les mêmes choses, mais il a cette capacité à exprimer ses maux d’une manière si juste, ce cri qu’est son livre qui m’a fait couler tant de larmes.
Merci à toi Ervé, j’attends avec impatience tes prochains écrits.
Je ne sais que dire, écrire, Maud… C’est un petit bonheur que de te lire me concernant, concernant mon livre… Hâte de te faire parvenir le prochain… Et oui, nous sommes des écorchés, et nos frictions sont merveilleuses puisque je ne me fâche qu’avec les personnes que j’aime. Tu es précieuse et je suis fier de ton retour de lecture… Merci Maud’Amour…
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merci Ervé pour tout…. Les mots sur tes maux, tes maux sur les maux d’une société qui ne sait plus se faire écouter avec des simples mots. Je t’embrasse
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Bonjour Maud,
Merci de nous présenter Ervé et de nous faire découvrir son livre.
Je viens de regarder son interview, très intéressante.
Belle journée !
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