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Y a t’il encore un pilote dans l’avion?

Crédit Photo Cocoparisienne /Pixabay

Gros coup de blues, je perds à chaque fois toute dignité car j’en peux plus et faut que j’évacue ce trop plein. Mon fils est en souffrance, entre le harcèlement scolaire et du coup l’autisme qui prend une énorme place car il n’arrive plus à relativiser sur ce qu’il se passe pour lui (en même temps c’est très difficile pour n’importe qui déjà). Alors j’ai l’impression qu’il dresse un mur tout autour de lui pour ne plus se laisser atteindre par quoi que ce soit. Il est en souffrance et moi avec lui sans pour autant avoir l’impression de lui être utile en quoi que ce soit. À part le nourrir, l’aider à travailler, lui faire ses lessives, j’ai l’impression de ne lui servir à rien, j’aimerais lui enlever sa souffrance, mais je n’y arrive pas.

Moi même du coup je ne suis pas bien, j’ai activé le mode pilotage automatique il y a déjà un petit moment sur tout un tas de choses et pourtant j’essaie de temps en temps de revenir à des choses moins machinales, à essayer de faire plaisir aux miens, mais vraiment je suis dans un état d’esprit où je me sens à la fois nulle et à la fois tellement invisible. Je ne sais pas à quoi je sers au final, je me dis que si je n’étais plus là, est ce que quelqu’un s’en apercevrait? Au final je m’use pour faire plaisir, j’ai donné ma vie aux autres pour leur faire plaisir je me plie en 4 et moi je ne pense pas à moi. Dans 3 ans j’ai 50 ans, j’ai une vie où je n’ai rien accompli pour moi mais tout pour les autres tellement je me suis dévouée à autrui, pour le bien être et le bonheur de ceux qui m’entourent.

Je dois faire face à ce coup de blues, comme je l’ai toujours fait, sans vraiment montrer quelque chose chez moi et pourtant les larmes coulent là alors que j’écris, le mode pilotage automatique va être encore là pendant un moment histoire que j’arrive à enfouir toutes ces pensées négatives, que personne ne remarque rien encore une fois car au final si j’ai le malheur de dire que je vais pas bien, allez ça va aller, faut pas que tu pleures ou autre. Mais je suis crevée, je ne dors pas, je rumine, je cherche des solutions pour mon fils, je m’inquiète de son avenir, je me dis s’il m’arrive quelque chose demain que fera-t-il et à la fois tout me pèse tellement en ce moment. J’aimerais qu’on me dise Maud je suis là, Maud tu n’es pas seule à te battre. Mes seuls moyens pour m’évader un peu, enfin non pour ne pas TROP penser c’est de cuisiner, de faire un peu de photos et d’écrire alors comme je suis pas mal occupée avec tous les soins pour mon fils, l’école à la maison et puis tout le reste entre ma mère, faire tourner la maison ben les seuls moments sont quand tout le monde dort. De toutes façons dormir je n’y arrive pas vraiment mon cerveau tourne à plein régime.

Je suis en plein je ne vais pas dire surmenage car je ne crois pas que ce soit ça (quoi que) mais je suis en trop plein de tout un tas de choses je crois. Le pilotage automatique est le seul moyen que j’ai pour continuer à avancer, je fais des gestes habituels sans réfléchir, je suis un automate quelque part. Mais l’automate on a besoin de le remonter de temps en temps pour qu’il continue mais je n’arrive pas à me remonter moi même, j’essaie pourtant mais j’ai quasiment plus de jus. Comment faire, comment faire pour que les choses me passent un peu plus en dessus de la tête, comment faire pour que ce côté neuroatypiqe me pourrisse pas la vie, comment faire pour que je puisse vivre plus sereinement avec cette hypersensibilité. Je suis ce soir à fleur de peau, à fleur de maux et de mots, le coeur au bord des yeux.

J’écris pas pour qu’on me plaigne je déteste ça, j’écris pour décharger ce trop plein de mauvaises pensées, ce trop plein d’émotions négatives, pour ne pas trop pleurer. Ce soir j’avais besoin de poser des mots sur mes maux. On dirait pas mais quand tu n’as jamais de relais, le handicap pèse lourd dans la balance de la fatigue et des non relations sociales. Le handicap de mon fils mêlé à mon stress post traumatique c’est juste un enfer, on me dit de me reposer, de prendre soin de moi, vaste blague!

Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. Marguerite Duras

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