En mode pilote automatique

Il y a de ces jours, où le temps est froid, le ciel gris à souhait et déverse toutes ses larmes. Depuis des mois, mon humeur fluctue tellement, un peu comme le temp en ce moment. Aujourd’hui le coeur est lourd, aussi pesant que ce temps merdique. Il y a des gens qu’on voudrait oublier et on y arrive pas, tout comme certains actes,. Et là dès le réveil tu te lèves, tu sens un poids dans la poitrine qui t’empêche de t’oxygéner correctement. 

Donc dès le saut du lit, j’ai senti ce poids dans ma poitrine, je suis une vraie cocotte minutes, des larmes que je retiens, des envies de crier que ça ne va pas, mais tout ça m’est impossible à la maison, ils n’ont pas à subir ce que les autres m’ont fait alors je dis rien, j’ai juste les yeux un peu plus brillants qu’à l’accoutumé,  je ne suis pas trop bavarde pour ne pas qu’ils entendent des trémolos dans ma voix. Depuis ce matin j’ai enclenché le mode pilote automatique

Je me suis déchaînée en faisant du ménage, tout le salon et la cuisine y sont passés. Le petit déjeuner pareil je n’ai pensé à rien pour l’engloutir, une tranche de pain aux graines que j’avais fait hier soir avec un peu de beurre, un cacaco. Tout cela a été avalé car c’est une habitude de manger le matin, mais je n’y ai pris aucun plaisir, j’ai fait ça plus car je dois manger pour ne pas sombrer mais la conviction de me faire plaisir de manger n’était pas là.  Je me suis lavé en moins de 2 minutes, mouillée, savonnée, rincée, séchée. Le choix de mes vêtements vu qu’il pleuvait, n’a pas été difficile et je veux juste me cacher, cacher ce corps que je ne supporte pas.  Un ensemble de lingerie noir, un jean noir, un tee-shirt noir, un pull bleu nuit avec du fil qui brille dedans offert par mon ex belle-mère… On dirait que je suis en deuil. Je suis surement en deuil du bonheur connu dans un autre temps. Je ne sais pas si le deuil va s’arrêter un jour en fait, je crois que je n’ai plus beaucoup d’illusions sur le fait d’être heureuse un jour. Alors le mode pilote automatique est enclenché depuis quand au final?

Est-ce que je fais des choses qui ne sont pas faites de manière automatique?  J’ai cette impression par moment mais n’est-ce pas un leurre? J’ai l’impression que je fais tout par automatisme pour ne plus vouloir ressentir quelque chose pour quelqu’un. Et pourtant il y a cette part au fond de moi qui me dit un jour tu auras le droit à ton tour à ce putain de bonheur, quelqu’un ne jouera pas avec toi, tu compteras vraiment pour quelqu’un. Mais il y a cette autre vois qui me dit l’amour n’est qu’un illusion que c’est fait pour faire mal, les gens sont pas honnêtes, ne sont pas droits, te disent qu’ils t’aiment et du jour au lendemain disparaissent comme de la fumée ou un marin en mer qui ne reviendra jamais au port, sans savoir exactement ce qu’i s’est passé…

Aujourd’hui je suis fatiguée, fatiguée au plus haut point, le temps n’aide pas à garder la tête hors de l’eau. Ratatouille et riz pour ce midi alors qu’il est presque 14h, j’ai dû aller faire le marché quand même. Je n’avais pas envie mais il fallait qu’ils mangent alors là encore j’ai enclenché le mode pilote automatique, je suis allée vers les mêmes commerçant que d’habitude, j’ai pris les mêmes trucs que la semaine dernière, que la semaine d’avant aussi.  Les menus j’essaie de les varier et pourtant je fais toujours les mêmes courses, au mêmes endroits. Chaque semaine je pourrais reprendre la même liste, mon corps saurait où m’amener sans que j’ai à réfléchir.  En mode pilote automatique de la même façon qu’un robot je vous dis. Demain sera un autre jour, mais plus tard je ferai mon journal de gratitudes car lui ça n’est pas encore devenu une habitude même si ça se répète chaque dimanche.