Nouvelle semaine déjà bien entamée… Le beau temps est là, c’est le printemps, les oiseaux gazouillent, les arbres sont en fleur, c’est beau vu de la chambre d’hôtel…. C’est très beau même, j’ai de la chance de voir les arbres en fleur, de pouvoir entendre les oiseaux.
Mardi 24 mars
8H30: Cette saloperie de réveil, sonne, pas le temps de me demander si ça va, qu’un mal de tête me sort de mon sommeil en quelques secondes. J’ai dormi à peine 2 petites heures. Je me bouge quand même, je fais quelques exercices et hop douche, habillage, maquillage mais la douleur me donne la nausée. Le seul truc qui me réjouit c’est de voir les arbres en fleur devant notre chambre d’hôtel. Quand je pense, quand nous sommes arrivés, il n’y avait rien…
9H30: Petit dej rapide, la faim n’est pas là. Je ne parle à personne (même pas aux miens et j’en suis désolée), j’ai la tête en vrac alors je ne veux pas faire chier qui que ce soit et le bruit et la lumière me font mal alors je préfère me taire.
10H: Appel de mon psy pendant une petite 30aine de minutes, c’était convenu hier soir que ça se ferait aujourd’hui l’appel c’est sans compter le mal de tête, le manque de sommeil, je n’ai pas été très loquace mais c’est comme ça. Il peut comprendre c’est un psy après tout, si lui ne comprends pas mon manque de sommeil dû sans doute à mes angoisses, personne d’autre peut le comprendre.
10H30: Je parle avec les miens brièvement, juste de quoi prendre la « température » sur leur état de santé physique et psychique. Même si on prend le confinement avec philosophie je crois reconnaitre des signes de « petite déprime » chez à peu près tout le monde… Pas facile, certes, mais comme je dis indispensable dans l’état actuel des choses.
12H: Je me mets dans mon lit, j’ai trop mal à la tête, j’essaie de me mettre dans ma bulle, mais ce mal de crâne me prend la tête… Impossible de dormir, impossible de manger, tout me prend la tête, la lumière, le bruit, je n’arrive pas à lire…
14H: Je prends un Doliprane 1000, je vais lire le journal de Caro sur son confinement, j’adoreeeee, elle écrit très bien et avec un humour que je n’arrive pas à mettre, je regarde un peu Instagram…. Je ne suis pas au mieux de ma forme alors ça joue sur ce putain de moral, mon stress post traumatique est bien nourri en ce moment par cette ambiance anxiogène, j’ai l’impression que 2 ans de boulot sont passés aux oubliettes….Je prends conscience que mes sorties tous les 2 jours pour aller chercher à manger me font prendre un certain danger. Je suis transie de peur, pas que je me croyais invincible ces dernières semaines (j’avais même fait les gestes barrières avant qu’on nous dise de le faire) mais j’ai peur de la maladie, je sais depuis quand j’ai peur quand en 2000 j’ai eu une coelioscopie pour l’endométriose et que j’ai eu un mauvais réveil et qu’on m’a dit Maud respire sinon tu vas mourir…. Et depuis je suis tétanisée par les anesthésies, la maladie, les médecins, les hôpitaux et pourtant entre Paolo et moi on a pris notre dose…. Alors là je ne veux absolument pas tomber malade de cette merde de coronamachin. En étant à l’hôtel je n’ai pas le choix hélas que de sortir pour nourrir les enfants car moi depuis 2 jours je ne mange pas trop.
15H: Je dois dormir, essayer de faire un peu une sieste car le mal de tête est là, je suis super fatiguée… Je m’endors une quarantaine de minutes alors que j’ai des wagons de sommeil de retard. Je fais bosser les enfants,
18H: J’essaie de lire mais mes pensées sont sombres, je pensais rentrer chez moi un peu voir mes chats et finalement c’est trop compliqué donc quelqu’un vient les nourrir….. Ils me manquent, j’aurais bien besoin de leurs ronrons là… Les larmes coulent, l’angoisse est trop forte…. Putain j’ai mes machins qui arrivent en plus, entre migraine et mal de ventre (merci l’endométriose!!!!)
20H: Je n’ai même plus envie d’entendre les applaudissements, ça m’angoisse ça aussi…. J’ose dire aux enfants et aux miens que ça ne va pas, que j’ai peur de ce foutu coronamachin….
22H: J’écris pour moi et ça dure très longtemps, trop longtemps pour pas grand chose.. Mais h’avais juste besoin de vider mon sac pour moi.