Je fais un peu écho au billet de Marie. Tout le monde voulait que je mette du positif dans ma vie, à tout prix. Ce que j’ai fait par peur de décevoir encore une fois les gens (décidément faut que j’arrive à me détacher du regard et/ou de l’avis des autres). Alors j’ai mis du positif, faut pas se mentir, parfois il a fallu que je me foute des coups de pieds aux fesses, mais je l’ai fait, parfois à contre-coeur. Je ne dis pas que j’ai raconté de bobards mais juste que j’ai eu besoin d’aller chercher des trucs que je n’avais pas vraiment envie d’aller chercher. J’ai écouté les bravos, les encore et que sais-je encore… Je me suis foutue une pression monstre pour chercher le positif, et puis hier, mauvaise journée ou tout un tas de mauvaises nouvelles m’a fait perdre le sourire, m’a même fait couler les larmes.
Là j’aurais eu besoin de crier ma douleur, mais non encore une fois je voulais qu’on garde une belle image de moi, celle d’un rayon de soleil, je ne voulais pas monter la face cachée depuis quelque jours, celle d’une nana de 41 ans, complètement à l’ouest parfois. Alors je me suis isolée, j’ai pleuré dans mon coin, des larmes ont été versées. J’avais juste besoin hier qu’on m’écoute, je m’en foutais des ça va passer, tu vas y arriver ou autres inepties de ce genre qu’on a pas envie d’entendre dans ces moments là.
J’aurais voulu une main tendue, une épaule pour pleurer, une oreille pour m’écouter sans aucun jugement. J’aurais aimé me dire c’est pas grave, mais si hier c’était grave pour moi car je décevais des gens. J’ai cette impression de toujours décevoir des gens, on m’a appris que je n’étais rien au final, que je n’étais qu’une fille, que j’étais bien inférieure à mes frères qui sont eux si formidables…
Je me suis mise une pression monstre tout au long de ma vie pour faire voir que j’existais mais ça n’était jamais assez, jamais bien, jamais suffisant malgré tout ce que je faisais. On ne me regardait toujours pas, les autres faisaient toujours bien mieux que moi. Je suis partie de chez moi j’avais 19 ans, car je n’en pouvais plus de cette pression permanente. Et puis je suis retombée dans ce travers là quand j’ai eu ma fille, j’étais seule et je voulais que ma fille soit bien élevée pour qu’elle soit autant aimée que les autres petits enfants, et ce malgré que je l’élevais seule. Je crois que j’ai mis beaucoup d’espoirs en ma fille, je lui ai mis de la pression comme celle reçue alors que je ne voulais pas qu’elle en souffre. Sauf que quand ma fille a eu parfois des échecs j’ai essayé de comprendre, je n’ai pas réprimandé comme on me faisait, j’ai essayé d’accompagner comme je pouvais. Je sais que je ne suis pas la mère parfaite, mais je m’améliore au fil des jours, les garçons j’apprends à leur dire que je suis fière d’eux et peu importe leurs choix de vie. Je prends leur défense quand on leur fout une certaine pression quand à leurs choix, en disant non faut pas faire ça car et là 1001 raisons de contrarier leurs choix. Moi au contraire je parle de leurs choix, je leur dit d’écouter leur coeur, de se moquer de ce que pensent les autres, mais je leur apprends aussi à ne pas abandonner à la première difficulté. Je les entoure d’amour et de bienveillance, je ne les dissuade pas dans leurs choix mais j’aime mieux les accompagner. Je ne veux pas en faire des êtres frustrés, je ne veux pas qu’ils se retrouvent à 40 ans, complètement paumés car on leur a dicté leur vie.
Aujourd’hui la seule pression que je veux me mettre c’est la bienveillance que je dois me porter, de prendre soin de moi, de n’écouter que ce que j’ai au fond de mon coeur, de dire l’amour que je porte à quelqu’un quand je le ressens et pas quand il faudrait le dire selon les convenances. J’ai plus envie qu’on me dise tu ne dis pas les choses, ou tu dis trop les choses. Je dis quand mon coeur me dit de le dire, ma tête ne contrôle pas mes sentiments, terminé les muselières, fini les pieds et poings liés, fini la pression je veux pouvoir vivre, je veux pouvoir être libre sans pression permanente.
J’ai 42 ans dans 7 mois, je n’ai plus rien à prouver à personne, je dois juste me plaire à moi-même et c’est en commençant par ça que ma reconstruction va se faire. Donc fini la pression avec le positivisme à tout prix, sur mes choix de vie ect. J’ai le droit de faillir, le droit de ne pas être dans le chemin dicté par les gens je ne suis pas une mauvaise personne pour autant. Aujourd’hui j’ai besoin de douceur, j’ai besoin d’écoute sans doute plus que jamais, je vis au jour le jour sans me dire qu’est-ce qu’il va se passer demain ou dans 6 mois. Il faut que j’arrive à rompre cette spirale infernal du j’écoute ce que me demandent les autres, je m’exécute mais je déçois quand même alors je redouble d’efforts… La vie mérite d’être vécue à fond avec amour, et comme on dit il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets. Donc je vis les choses comme JE VEUX, en n’acceptant plus la pression d’autrui et advienne que pourra.
Que Dieu me garde…
Tu as bien raison Maud.
Chaque chose en son temps. Plaire aux autres c’est un travers dans lequel nous tombons tous un jour ou l’autre.
Etre soi même, dire quand ça va et quand ça ne va pas, c’est être vrai. Et surtout fidèle à soi même.
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Tu sais que si tu as besoin de parler je suis là.
J’aimerai ne pas habiter si loin de toi afin de mieux t’aider par une présence physique et pas virtuelle.
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merci ma chérie ❤
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